Une cour de récré appelée Bruxelles

"Je te chope après le cours!"

« Je te chope après le cours! »

On pourrait bientôt devenir des devins, nous. De un, on fait une avant-première de l’album de Bosnian Rainbows (ok, pas tellement) et surtout on a dit que nos représentants se disputent comme des enfants. Et voilà que c’est à notre cher président de la République et ses ministres de se chamailler dans la cour de récré avec M. Barroso. Celui-ci avait été prévenu avant la fin du cours!

Ces petits, âgés d’environ 7 ans, mènent une relation de plus en plus compliquée, rendant difficiles les possibles démarches pour sortir ce Vieux Continent de la crise et lutter contre le chômage. Commençons par le premier propos de M. Barroso. Le président de la Comission européenne avait, le 17 juin, taxé de « réactionnaires » ceux qui plaidaient pour l’exclusion de l’audiovisuel des négociations d’un traité de libre-échange avec les États-Unis (traité qui fera, ne vous inquiétez pas, l’objet d’un article bientôt, même si nous sommes un peu en retard). Arnaud Montebourg, lui, a accusé M. Barroso d’être le « carburant du Front national » et l’Elysée ne l’a ni reproché ni pris ses distances par rapport à son discours. Cela a mené le président de la Commission à dire que « certains souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l’extrême droite », selon Le Monde du 28 juin 2013. Ouh là, ça sent l’embrouille.

Bien sûr, on parle de politique et des institutions très proches et interdépendantes, donc ils reviennent dans ses propos très souvent, comme a fait le président de la CommisSion. Une telle situation est expliquée par la fin du mandat de M. Barroso (qu’un an), critiqué par l’Hexagone et par sa best friend, Angela Merkel. On rajoute ici à l’appel de François Hollande à la souveraineté avec les réformes structurelles demandées par l’UE, notamment sur les retraites. L’Élysée ne veut en aucun cas voir l’Union dicter les détails de cette réforme.

Étant un des organes le plus essentiels à l’Union, la France demeure dans une situation étrange, principalement avec un discours EXTRÊMEMENT FLOU (oui, il fallait l’accentuer) de la part de notre président, quant à l’Europe, aux entreprises et presque tout. « Tension amicale » avec l’Allemagne, tension directe avec la Commission. L’Union Européenne est prise dans un impasse, en essayant d’imposer son autorité (dans une ligne économique très ou trop libérale) et en suscitant la colère de plusieurs pays. Un corps avec chaque organe dans un rythme et qui veulent de l’attention: que quelqu’un leur apprenne à battre ensemble et pas à se battre!